VIVANT
La révolution du vivant
Le développement de nouvelles technologies, associé aux approches pluridisciplinaires, a permis des avancées spectaculaires des connaissances du vivant. De l’exploration du monde microbien et la découverte de nouvelles formes de vie à la compréhension du fonctionnement du cerveau, le vivant connaît une véritable révolution.

Le développement des technologies, accompagnées par les sciences de l’ingénieur, la physique, les mathématiques, l’informatique ou la chimie, a permis des progrès multiples générant ainsi de nouveaux outils en génomique, imagerie du vivant, modélisation ou vectorisation.
« La modélisation permet d’obtenir une meilleure compréhension des flux sanguins dans le cerveau et de confronter des observations obtenues par le filtre de l’imagerie et des phénomènes qui se produisent au niveau des vaisseaux », indique Pascal Auscher, directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions.
« Une des clés dans les progrès de la chimie du vivant est le développement de la chimie analytique. On peut désormais observer in situ des évènements biologiques, même s’ils sont rares ou brefs, explique Jacques Maddaluno, directeur de l’Institut de chimie. Nous avons identifié les principales populations de vésicules extracellulaires circulant dans le plasma humain. Cette connaissance aidera au diagnostic des maladies cardiovasculaires, inflammatoires, ou de certains cancers ».
La puissance technologique, tout en faisant progresser les connaissances, a entraîné des découvertes insoupçonnées avec l’exploration de formes de vie inattendues dans les océans, tout en lançant une véritable révolution du savoir en microbiologie.
Qui aurait pu croire qu’un petit rétrovirus était à l’origine de la sexualité ? Pourtant c’est bien ce qui a été démontré avec la découverte de l’origine virale des protéines critiques déclenchant la fusion entre le spermatozoïde et l’ovocyte ! Des découvertes fondamentales, porteuses d’un riche potentiel d’applications en santé, ont également marqué l’année, notamment la structure atomique des systèmes permettant aux virus d’infecter les cellules et les connaissances du cycle de virus pathogènes, comme le VIH.
« Nous connaissions l’existence de réservoirs de virus latents inactifs, mais nous n’arrivions pas à les détecter. La découverte de ces réservoirs et de leur marqueur protéique spécifique est non seulement fondamentale pour la connaissance du cycle viral mais représente également un véritable enjeu de santé », note Catherine Jessus, directrice de l’Institut des sciences biologiques.
La recherche
Une protéine, vigie contre la tuberculose
Avec plus d’1,5 million de morts recensés chaque année, la tuberculose reste la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Une réaction immunitaire excessive provoquant la destruction progressive du tissu pulmonaire est la cause principale du décès des personnes infectées.
DCIR, un récepteur à la surface des cellules dendritiques
Afin de décrypter les rouages moléculaires en cause, des chercheurs de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale1CNRS/Université de Toulouse Paul Sabatier se sont intéressés à la protéine membranaire DCIR située sur les cellules dendritiques, une catégorie de cellules immunitaires. Ils ont d’abord étudié les mécanismes de la réaction inflammatoire chez des souris incapables d’exprimer cette protéine, après leur avoir injecté le bacille de la tuberculose. L’équipe a constaté que ces souris généraient davantage de lymphocytes T produisant l’interféron-gamma, une substance responsable de l’activation des macrophages, les cellules infectées par le bacille. Or, si cette cascade de réactions a pour effet de limiter la prolifération du pathogène dans l’organisme, elle accroît aussi l’inflammation au niveau des poumons qui se détériorent irrémédiablement.
La perspective de contrôler la réponse immunitaire
Ces résultats confirment de précédentes recherches qui avaient démontré que des souris saines dépourvues de protéines DCIR développaient plus souvent des maladies auto-immunes en vieillissant. Ils renforcent ainsi l’hypothèse selon laquelle ces récepteurs sont ciblés par des molécules émises par l’hôte en cas de réaction inflammatoire. L’ensemble de ces travaux laisse entrevoir la possibilité de contrôler la réponse immunitaire via des substances chimiques agissant directement sur les récepteurs DCIR. Il serait dès lors envisageable de stimuler la réponse immunitaire lorsque celle-ci se révèle incapable de combattre une maladie ou, au contraire, freiner l’inflammation avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
PNAS, janvier 2017
Source : DCIR : une molécule qui régule l’immunité contre la tuberculose
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Innovation
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En bref
Momentum retient 19 projets
Le programme Momentum a dévoilé ses lauréats, retenant 19 projets sur les 430 dossiers éligibles. Lancé en 2016, ce programme s’adresse aux scientifiques de toute nationalité ayant obtenu leur doctorat depuis moins de huit ans et soutenant des recherches innovantes dans des domaines émergents et transdisciplinaires. Les chercheurs bénéficient d’un financement allant jusqu’à 60 000 euros par an pour une période de trois ans.