Des polymères pour stocker des données
Capables de stocker plusieurs octets d’information, les plastiques numériques connaissent une fulgurante progression de leurs performances.
En matière de données, autant s’inspirer d’un système capable de les transmettre sur plusieurs millions d’années ! Des chercheurs de l’Institut Charles Sadron (ICS)1CNRS et de l’Institut de chimie radicalaire2CNRS/Aix Marseille Université sont les premiers à mimer l’ADN pour écrire et lire des octets sur des plastiques numériques. Ce stockage sur polymères prend environ cent fois moins de place que sur un disque dur.
« L’ADN stocke des données dans les cellules grâce à quatre monomères, les fameuses bases A, T, G et C », explique Jean-François Lutz, de l’ICS. Les chercheurs ont adapté ce principe en utilisant deux monomères comme 0 et 1 du langage binaire. Leur méthode de synthèse permet de contrôler les séquences et d’écrire du texte sur des chaînes de polymères. Les scientifiques ont ainsi conçu un polymère de 8 octets qui contient le mot anglais Sequence.
Le message peut ensuite être décrypté par spectrométrie de masse. Avant la publication de ces travaux, ces mesures étaient limitées à des suites très courtes, mais l’équipe séquence désormais des chaînes beaucoup plus longues. De plus, le déchiffrage peut s’opérer plus vite à l’aide d’un logiciel. « La lecture du polymère ne demandait plus que quelques dizaines de minutes ces dernières semaines, s’enthousiasme Jean-François Lutz, maintenant nous sommes passés à l’ordre de la milliseconde. »
Nature communications, octobre 2017.