Comprendre l’adaptation pour agir
Des concepts fondamentaux aux préoccupations sociétales, la question de l’adaptation structure les recherches menées à l’Institut écologie et environnement (INEE) du CNRS.
Une colonie de bactéries intestinales, un champignon, une population de poissons, l’humanité… sous l’œil expert des spécialistes en sciences de l’environnement, un paradigme fait le lien entre ces objets en apparence si différents : l’adaptation.
« De la génétique aux sciences de l’homme, c’est un concept clé des recherches menées à l’Institut », souligne Stéphanie Thiébault, directrice de l’INEE. Et désormais indispensable pour répondre aux questions, liées aux changements globaux, posées par la société.
Une approche interdisciplinaire
L’objectif n’est plus désormais seulement de décrire, mais d’être capable de prédire l’adaptation et d’en comprendre les fondements théoriques.
Pour ce faire, les chercheurs de l’INEE développent une science exigeante, renouvelant outils et modèles, dans une approche nécessairement interdisciplinaire. Martine Hossaert-McKey, directrice adjointe scientifique à l’INEE, cite ainsi les travaux d’une équipe du Laboratoire écologie, systématique et évolutions1CNRS/Université Paris-Sud/Université Paris-Saclay/AgroParisTech, consacrés à l’adaptation génétique de champignons utilisés pour la fabrication de fromages : « Un tel modèle sert de point de départ pour comprendre l’adaptation dans des environnements plus complexes ou à des échelles de temps plus longues ». L’étude menée par Christophe Lejeusne, de la Station biologique de Roscoff2CNRS/Sciences Sorbonne Université, sur le succès de certaines espèces exotiques envahissantes dans les ports va elle aussi au-delà de la description des critères structurels des écosystèmes.
[:fr]© C. Fresillon/EPOC/CNRS Photothèque[:en]© C. Fresillon/EPOC/CNRS Photothèque[:]
[:fr]Immeuble Le Signal, fortement menacé par l'érosion du littoral, sur la plage de Soulac-sur-Mer. Les habitants de cet immeuble ont été expulsés en janvier 2014. Cette plage est étudiée dans le cadre du projet LITAQ qui consiste à analyser l'évolution des écosystèmes aquitains. L'objectif est de comprendre l'évolution du paysage et les processus d'adaptation des populations (végétales, animales et humaines) pour mieux prédire les réponses futures.[:en]The block of flats "Le Signal" is seriously threatened by the erosion of the coastline on the beach of Soulac-sur-Mer (southwestern France). The residents of this building were evicted in January 2014. The site has been studied as part of the LITAQ project, which consists in analysing the evolution of the French Aquitaine region’s ecosystems. The aim is to understand the transformation of the countryside and the adaptation process of populations (whether humans, animals, or vegetables) in order to better anticipate future strategies.[:]
[:fr]© R. Le Guyader GQE - Le Moulon/CNRS Photothèque[:en]© R. Le Guyader GQE - Le Moulon/CNRS Photothèque[:]
[:fr]Épis de blé tendre barbu, Triticum aestivum. Les chercheurs de l'unité de Génétique Quantitative et Évolution - Le Moulon étudient le contrôle génétique, épigénétique et moléculaire de caractères aussi bien qualitatifs que quantitatifs et leur importance dans l'adaptation et l'histoire évolutive des espèces végétales.[:en]Ears of bearded wheat, Triticum aestivum. Scientists at the Quantitative Genetics and Evolution – Le Moulon research unit study the genetic, epigenetic and molecular control of both quantitative and qualitative traits, and their importance in the adaptation and evolution of vegetable species.[:]